It's been a long time, "Stipid".
Tout a commencé quand je suis née. Ça peut paraître bizarre, mais mes parents se sont donné du mal pour m’avoir. L’important, c’est qu’ils m’ont chérie toute mon enfance, m’ont soutenue pendant ma scolarité, et m’ont toujours aimée aussi fort qu’il est possible d’aimer. Je n’ai vraiment pas eu une enfance difficile, j’ai toujours été pourrie gâtée et adorée. Nous n’avons jamais vu beaucoup de personnes de ma famille, à part mes grands-parents je suppose.
Je sais que mon grand-père aime mes yeux bleus, et que ma grand-mère disait que mes cheveux châtains ondulés feraient craquer les garçons, mais je n’ai pas souvent été amoureuse. Bien sûr, je n’ai que dix-sept ans, donc mon expérience de vie n’est pas immensément grande.
J’ai été terriblement amoureuse une fois, mais il s’est vite avéré que le garçon en question était un enfant prétentieux et mal éduqué qui n’avait aucune manière. Depuis, je ne traîne plus avec ce genre de garçons populaires, qui se croient les plus beaux et les plus forts. A l’école, je n’ai jamais été un cancre. J’ai toujours eu des bons résultats mais j’ai de grosses lacunes en mathématiques, j’en fais presque des cauchemars.
C’est peu après mon anniversaire, alors que mes parents et moi faisions le trajet habituel pour retourner à la maison après être passés voir mes grands-parents, qu’un drame nous est arrivé. Tout s’est passé si vite, je ne suis plus tout à fait sûre de ce que j’ai vu. Il faisait nuit, et il y avait une petite pluie fine. Mon père ne roulait pas vite, il discutait avec ma mère. J’écoutais vaguement la conversation, mais je sais qu’ils avaient évoqué le panneau qui annonçait Beacon Hills – devant lequel nous passons à chaque fois – et le fait qu’il faudrait « Retourner voir Stilinski », le mari de ma tante décédée il y a des années de ça.
Peu après avoir détourné mon attention de la conversation, j’avais entendu les pneus crisser dans un bruit infâme. Tout était tout un coup plus rapide, plus brusque. Je n’avais pas le temps de réaliser ce qui se passait que notre voiture dérapait, puis passait sur le toit, avant de faire d’autres tonneaux. Je me souviens avoir hurlé. Je me souviens de ma mère me crier de protéger mon visage, de tout faire pour me préserver des coups. Dehors, j’aperçois une ombre qui s’enfuit plus loin, et peu après les phares d’une voiture qui ralenti à quelques mètres de la nôtre.
Je tousse, mais ma cage thoracique me fait mal, et je sens mon corps tout entier qui me démange, qui me brûle. Je réussi à attraper mon portable dans ma poche, je le déverrouille pour y voir mieux. Les vitres sont brisées, la voiture est de côté et complètement cabossée.
- Maman, papa, ça va? Est-ce-que vous allez bien ?
C’est quand je n’entends pas de réponse que mon cœur bat plus fort. J’entends une portière se fermer et les pas de quelqu’un, qui se rapproche. Je l’entends parler, probablement à une ambulance ou quelqu’un qui pourra m’aider.
- Maman, tu m’entends ? Papa, je suis là, je vais bien!
Je tente de bouger, je lâche une grimace. Je n’ai toujours pas de réponse et je me mets à imaginer le pire. La personne que j’ai entendue est tout près et elle s’adresse à moi. C’est une femme. Elle s’approche autant qu’elle peut mais je ne peux pas voir son visage. « Les secours sont en route, tiens bon. Reste consciente d’accord ? »
- Mes parents, mes parents ne répondent pas, ils ne m’entendent pas, est-ce qu’ils vont bien ? Comment est la voiture ? Est-ce-que c’est grave ?
La panique me tient, j’ai tout un tas de choses à dire, hurler à mes parents de me répondre et de me dire qu’ils vont bien, mais je n’entends rien, je ne les vois même pas. Quelques minutes se passe et la panique ne me quitte pas, mais je ne sais pas si je suis consciente ou en train de partir. La femme me parle, m’incite à garder les yeux ouverts. Au bout de quelques instants, des sirènes retentissent, je vois des phares bleues, rouges, ce sont les secours. J’entends des discussions, des gens qui semblent s’activer. Je suis à peine au courant de ce qui m’arrive que j’entends « Une jeune femme et deux adultes inconscients. », et dans la seconde qui suit quelqu’un me parle, me dit de me concentrer sur sa voix. Je fais mon possible et on arrive à me secourir, et malgré les sourires rassurants des gens qui m’entourent, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter.
- Mes parents, est-ce qu’ils…
- Respire bien d’abord, nous allons faire notre possible pour leur venir en aide. La police va arriver également. Tout ira bien, laisse toi aller.
Peu après, tout devient noir.
Je me réveille dans une chambre d’hôpital et j’observe un homme à mes côtés. Il a un uniforme, et je suppose rapidement que c’est le Shérif de la ville. Je me redresse légèrement et me rend compte que je connais déjà son visage. Même si ma mémoire ne me laisse pas retrouver son nom. Il lève les yeux vers moi, aperçoit que je suis réveillée, puis il se lève et me sourit.
- Bonjour Rose. Je suis le Shérif de Beacon Hills. Shérif Stilinski.
- Stilinski ?
- Un oncle, par alliance.
Nous discutons de longues minutes, de l’accident, de ce que je devrais faire, de ce que je peux faire. Il me dit que mes parents sont morts. Je n’ai pas vraiment de réaction sur l’instant, à part un long silence. Je suis sous le choc, désabusée. Mes parents, morts ? Ils m’avaient tant apporté en dix-sept ans, tant chérie, tant gâtées. Je pleure, un long moment. Des longues minutes, où mon cœur me fait mal dans la poitrine, où ma respiration est saccadée de sanglots. Je le remercie pour tout ce qu’il fait, lorsqu’il me rassure et m’apporte du soutien. Au vu des circonstances, je peux également choisir, après avoir consulté mes grands-parents qui sont de la famille proche, où je résiderai. Je ne veux pas résider chez mes grands-parents car je serais une charge pour eux, mais mon oncle, qui a un fils, me propose de venir chez eux pendant un moment. Il dit que j’y serais la bienvenue et que Stiles serait ravi de me revoir.
C’est aux bouts de quelques jours que ma vie est éloignée de tout danger. Je suis toujours très mal comparé à ce qui s’est passé mais j’ai fait mon choix. J’accepte la proposition de mon oncle peu avant mon jour de sortie, et il est allé récupérer quelques affaires. Mes grands-parents vont récupérer certaines choses, et moi le reste. Il est très attentionné et fait tout pour que je sois à l’aise. Il a aussi pris la décision que c’est Stiles qui m’emmènera chez eux à ma sortie. Le jour J, je sors de ma chambre, signe les papiers, remercie ceux qui se sont occupé si bien de moi, puis j’arrive hors de l’hôpital. Un garçon est appuyé contre une Jeep, et il s’avance quand il me voit. Il me sourit de toutes ses dents et se présente :
- C’est moi, Stiles ! Tu dois être Rose ?