J'étais complètement perdue depuis quelques jours. Déjà depuis mon arrivée, j'avais la sensation de louper quelque chose. Mais les événements de vendredi dernier n'ont fait qu'empirer mon appréhension. Tout s'était passé très vite, et mon cerveau n'avait clairement pas pu tout enregistrer. Je me souviens d'une bestiole super bizarre, d'Ayana qui me prenait pour une idiote, d'elle qui s'était blessée... Bon sang, qu'est-ce-qu'elle avait saigné d'ailleurs.
Dans la foulée, j'avais vu Scott débarquer, et avant que je puisse en voir plus, mon cousin était arrivé et m'avait entraîné loin du lycée, en sécurité chez nous. Pendant tout le trajet, il avait été nerveux. Il était toujours nerveux, mais là il avait l'air au bord du pétage de plomb. J'en étais venue à me demander si je ne devrais pas lui proposer un séjour dans un hôpital psychiatrique...

Toute la soirée du vendredi, j'avais entendu Stiles faire les cent pas dans sa chambre. J'avais toqué mais il avait prétendu ne pas entendre, il faisait celui qui dormait : dans ce genre de moment, ça voulait dire que je devais le laisser seul. Sans insister j'étais retournée à ma chambre, mais comme je n'arrivais pas à dormir j'avais travaillé une bonne partie de la nuit. Et du coup, le lendemain – le samedi – j'avais passé une bonne partie de la journée à être ensommeillée, prête à m'endormir un peu partout dans la maison, en plein milieu de mes activités quotidiennes. Entres autres, en mangeant mon petit déjeuner, en me lavant les dents, en prenant ma douche, en me préparant, et en passant l'aspirateur dans la maison – j'avais prit l'habitude de faire le ménage tous les week-ends.
Après un samedi digne de ceux que passe la Belle au Bois Dormant, je passais un dimanche banal, à réviser quelques cours, finir des devoirs, m'avancer sur d'autres, ou à entamer un bouquin.

Lundi matin, je me réveillais, prête pour une nouvelle semaine à Beacon Hills. Les événements qui me tracassaient vendredi soir étaient quasiment évaporés, car je savais que si Stiles ne m'en parlait pas... C'est qu'il était mieux pour moi d'oublier.
Une fois au lycée, je récupérais quelques affaires à mon casier et me dirigeais vers les vestiaires. Le sport, cette espèce d'atrocité, était le premier cours de la journée. Eh oui, commencer la semaine par un cours de sport. Ce n'est pas que je n'aime pas le sport. C'est que je suis affreusement nulle, loin d'être endurante, et je ne suis même pas une battante ! Autant dire que la détermination que j'avais pour courir était de... Zéro.

Lorsque j'entrai, je remarquais Ayana. Sans vraiment me poser de question, j'allais à côté d'elle pour me changer. Sur le moment, je ne me posais aucune question. Elle était là, très bien, c'était normal... Elle n'était pas dispensée de ce cours. Mais comment...

« Salut, Rose ! »
Un peu surprise car elle me sortait brusquement de mes pensées, je me redressais et lui adressais un sourire, malgré mon incompréhension.
- Salut.
Que faisait-elle ici ? Enfin... Elle avait été blessée vendredi, et vu tout le sang, ça avait du être vachement moche. Elle devrait encore être en train de récupérer...
- Pourquoi tu es venue ? Enfin, avec ce que tu as eu, tu devrais peut-être éviter de forcer non ? J'avais... Cru... Voir beaucoup de sang.